Allons bon, voici que D3 nous sort un puzzle game qui intègre toutes les mécaniques traditionnelles d'un jeu de rôle... "Mélanger puzzle game et RPG, c'est n'importe quoi, il vaut mieux faire les choses dans l'ordre !" pourraient s'écrier certains. Pourtant, les développeurs s'en sont étonnamment bien sortis. Voici mes explications à travers une courte missive.
Pas de confusion : Puzzle Quest est avant tout, comme son nom l'indique, un puzzle game. Mais attention, pas n'importe lequel. En effet, l'intégration d'une large partie RPG vient pimenter le tout et apporte une autre dimension au titre, lui conférant une vraie originalité et un certain cachet. Au début de la partie, on choisit la classe de personnage que l'on veut incarner. Comme l'univers est basé sur l'Heroic Fantasy, on a droit aux sempiternels chevaliers, magiciens et guerriers. Ensuite, on donne un nom au larron, puis on lui choisit des fringues et c'est parti mon kiki. Avant de débuter une quelconque quête, un tutorial explique rapidement la base des combats... et c'est là qu'arrive le côté puzzle.
Du puzzle au tour par tour
En effet, en lieu et place des rixes habituelles des autres RPG japonais, ici les affrontements prennent place sur fond de puzzle game. A la manière d'un Bejeweled, on se retrouve devant un tableau rempli de pions de diverses couleurs, dans lequel on doit inverser deux pièces afin de créer des séries de trois dans le même ton, horizontalement ou verticalement. Le tout se joue au tour par tour, contre un adversaire, le but étant de frapper ce dernier en faisant de bonnes combinaisons. Lorsque ses points de vie sont à zéro, c'est gagné. Voilà pour les règles de base... c'est classique de chez classique, mais d'autres subtilités viennent évidemment s'ajouter. Le fait de jouer la plupart du temps contre une IA donne au titre une touche que l'on ne retrouve pas ailleurs. Ici, il s'agit d'anticiper les réactions de l'adversaire, ce qui oblige à jouer en ayant un ou plusieurs coups d'avance. Si la dynamique n'est pas forcément évidente à chopper au début de l'aventure, on finit par s'y accommoder ; tellement bien qu'on a d'ailleurs du mal à décrocher. Les développeurs ont en plus pris la sage décision de ne jamais faire mourir notre personnage : en cas de défaite, on nous propose de refaire le combat ou de repartir en vadrouille histoire de faire du leveling.
Un RPG light
En ce qui concerne la partie RPG, la structure est archi-classique et beaucoup plus light que dans la plupart des titres que les fanas du genre on l'habitude de pratiquer. On gagne de l'argent et de la mana en cours de jeu, en remplissant les quêtes que l'on nous assigne, puis on dépense le contenu de sa bourse en différents sorts qui pourront être lancés en combat, ainsi qu'en équipement permettant d'être plus fort, de mieux résister aux coups, de frapper plus fort, etc. Côté scénar', là non plus, il ne faut pas s'attendre à du Final Fantasy. C'est plutôt du genre "dis-moi, tu pourrais me rendre service ? Vas là-bas, défonce le zombie et revient. Je te filerai des sous et des points d'XP à ton retour !". Evidemment je force le trait, mais gardez en tête que le scénario est faiblard. Néanmoins, tous les codes du jeu de rôle japonais sont là et plutôt bien respectés. L'habitué se retrouvera sans problème dans les règles, tandis que le néophyte uniquement intéressé par la partie puzzle ne se sentira pas envahi par l'aspect RPG. L'équilibre est bien trouvé en somme, ce qui rend le déroulement du jeu agréable.
DS ou PSP ?
Pour ce qui est de la technique, les versions PSP et DS diffèrent complètement. Si la PSP est de loin la plus aboutie graphiquement, avec des couleurs qui ressortent bien et des effets parfois jolis, elle souffre cependant de ralentissements qui interviennent à peu près n'importe quand. Ca ne gêne jamais réellement le déroulement du jeu, mais ça agace tout de même. Sur DS en revanche, on ne constate aucun ralentissement, mais en contrepartie le jeu est vraiment plus moche et moins fin. Pire encore : les couleurs sont si ternes et l'affichage du tableau de jeu si petit qu'on ne le discerne pas très bien. Et contre toute attente, la jouabilité au stylet est moins précise qu'à la croix directionnelle... En gros, si vous avez le choix, on vous recommande la version PSP, plus confortable à l'utilisation, surtout sur le long terme.
Atterrissage réussi
Quoi qu'il en soit, Puzzle Quest est globalement un titre qui sort du lot par son côté "melting pot". Le gameplay est appréciable et, d'un point de vue de durée de vie, le consommateur en aura pour son argent. A cela vient s'ajouter un mode multi en réseau local qui, hélas, oblige chaque joueur à posséder sa propre version. Au final, après avoir connu un certain succès il y a petit un moment sur le Xbox Live Arcade, et malgré quelques petits défauts, le titre de D3 saura certainement trouver sa place sur nos consoles portables.